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LASTMAN – Coup de coeur de l’année

LastMan est une série animée interdite au moins de 12 ans qui rend fier d’être Français. Rien que ça.

Je vais vous épargner la sempiternelle introduction concernant ses créateurs (Balak – Sanlaville  – Vivès), leurs biographies etc. Vous pouvez retrouver toutes ces informations sur leur site, ils mériteraient sans doute chacun un article car ils ont un talent immense.

Sachez juste que malgré leur notoriété et le petit succès de la bédé LastMan débutée 2013, il a fallu mettre en place un kickstarter pour l’adapter à l’écran car personne ne croyait en leur chance de réussir.

« « Impossible » ? C’est la réponse qui nous a systématiquement été opposée à chaque étape de fabrication de la série. Parce qu’on ne fait pas de série d’animation adulte en France. Parce qu’on ne nous financerait jamais. Parce que c’est trop ambitieux. On a quand même tenté notre chance. »

Et putain quel résultat.

Sortie en novembre 2016, l’animation est travaillée, réussie jusque dans ses moindres détails. La musique est excellente, rythmée et correspond parfaitement à l’univers déjanté de la série. J’ai été conquise dès le premier épisode.

Tout est réuni pour vous emporter, vous immerger dans une société dystopique en constant mouvement.

 

Pour le coup, cette chanson de Tomie Katana (un des personnages phares) n’a rien à voir avec la musique électro ambiante (musique originale signée par les compositeurs Fred Avril et Philippe Monthaye) mais permet d’entrapercevoir une autre profondeur à la série, émouvante. Car oui, il y a de la baston, des bonhommes, des jolies filles, du street fighting, des règlements de compte, mais aussi de lourdes histoires personnelles et des liens affectifs profonds. De quoi vous mettre la petite larme à l’œil.


La série

Paxtown, capitale corrompue, ivre de drogues et de médias, déchirée par les inégalités et rongée par la mafia. Ici les emmerdes sont aussi inévitables qu’une loi de la nature. Cette mégapole pourrie, elle a vu grandir Richard Aldana, démerdard, sans attache ni ambition, boxeur à ses heures. La boxe pour le jeune Richard, c’est ni un sport, ni une passion ; c’est juste un « répulsif à relous ». Et bien qu’il soit salement doué, plutôt crever pour Richard que de porter un short en satin et de participer à leur foutu championnat d’arts martiaux ultra violent, la Fist Fight Funeral Cup, pour lequel tout Paxtown s’arrête de respirer chaque année. Mais tout ça c’était avant que tout ne bascule. Avant que son ami Dave, le patron du club de boxe, ne soit assassiné. Du jour au lendemain, Aldana se retrouve avec la charge de son orpheline. Cette gamine, Siri, est maintenant prise pour cible par ceux qui ont déjà tué son père. Ils se font appeler « L’Ordre du Lion ». Ils forment une secte religieuse autrement plus dangereuse que les flics ou les gangsters qui pourrissent d’ordinaire Paxtown. Ces cinglés pensent que Siri est la clef vers leur « autre monde ». En cherchant dans le passé de Dave ce qui a pu déclencher une pareille tornade d’emmerdes, Richard et Siri sont aspirés dans une quête qui les dépasse, où revient le nom de « Vallée des Roi », lieu mythologique de magie et de démons. (source :http://lastman.tv/)

Vous l’aurez compris, ici les insultes, déviations de langage et autres joyeusetés sont de mise. On n’y va pas avec des pincettes et pourtant les personnages sont attachants, spontanés, avec une personnalité qui se construit tout au long de la saison sur fond de mystère fantastique… Il en faut pour oser mélanger boxe et mythologie, comme il faut oser pour proposer de l’animation pour adulte en France. Malgré l’exemple des séries à succès américaines comme South ParkRick et Morty ou encore BoJack Horseman, les producteurs restent frileux à la nouveauté, à l’aspect « levons les barrières de l’animation réservée aux enfants pour proposer un contenu badass et cru, sans limite ». L’exemple en est de la polémique suite à la projection de Sausage Party dans les salles françaises.

Habituellement, je ne raffole pas tellement de la violence mais dans un ring, contrôlée, elle prend un nouveau sens et me rappelle les bons vieux jeux comme Street Fighter ou Tekken. Richard Aldana doit venger ses amis mais suivre certaines règles. Montrer qu’il en veut, qu’il est capable. Qu’il doit se sortir les doigt du ***.

J’ai beaucoup ri tout au long des 26 épisodes, je n’avais jamais entendu de punchlines aussi parfaites. Il y a bien entendu des dialogues qui font avancer l’histoire, mais ce sont ces incroyables répliques qui me faisaient penser : « Putain je passe un super moment ».

 


La bédé

La (première ?) saison venant de se terminer en décembre, j’ai eu envie de lire la bande dessinée (une dizaine de tomes pour l’instant dans un format qui rappelle le manga) pour me spoiler la suite.

Couv_183304Déjà j’ai cru m’être trompée quand j’ai vu la couverture.

Rien à voir avec la série. C’est quoi ces fringues ? Qui est cette blonde ? Richard a pris un petit coup de vieux.

J’ai un doute.

Je lis les premières pages et tout s’éclaire. Grosse ellipse de plusieurs années à partir du dernier épisode de la série (au moins j’ai mon spoiler…). Richard a vieilli mais ses punchlines sont là (et ses coups de poings également), ouf ! Sauvée. Je découvre une nouvelle histoire passionnante mais en partie différente. Tout est lié et c’est très amusant de voir certains personnages avant/après. L’histoire implique également un enfant, comme la série, confronté aux horreurs de ce monde mais animé par une volonté incroyable. J’ai aimé retrouver ce topos initiatique qu’on utilise souvent dans les œuvres de fantasy.

Je ne peux pas vous en parler plus car c’est une autre atmosphère, sans cette musique entraînante qui m’a plu et ses couleurs. Je ne sais toujours pas si j’aurai dû commencer par la bédé, sortie avant la série, ou si j’ai bien fait de regarder la série, chronologiquement correcte, avant.

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Les frères « Soares » ont un air de déjà-vu, vous ne trouvez pas ?

Dès l’instant où j’ouvre un nouveau tome, mon monde s’efface, le temps se fige et je referme le livre. J’ai fini et j’en veux encore.

Le style est très épuré et, bien que ce ne soit pas ce qui me plaise habituellement, il a le mérite d’être efficace. L’histoire s’enchaîne donc rapidement, on n’est jamais rassasié.

J’arrive bientôt au bout et j’ai peur.

Pitié un autre tome.


Pour information, les épisodes ont été diffusé sur France 4 mais vous pouvez également les voir sur Youtube.

Les bédés sont au prix de 12€50 et vous pouvez facilement les trouver dans votre librairie.

LastMan, Tome 1, Balak, Salanville, Vivès, éd. Casterman.

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