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Le petit coup de pouce Merlin

Généralement le combat traditionnel du Bien et du Mal, typique des romans de fantasy, sinspire des romans de conversions médiévaux (Matière de Bretagne, Arthur, etc). Le Bien est alors représenté par un personnage sage, le plus souvent un vieil homme qui reste en retrait et se mouille pas trop, et le Mal une personne possédée par un esprit malin supérieur. Mais ici je vais parler du vieux, on verra le schizo une prochaine fois.

Le rôle du mentor est d’initier le héros, le préparer à sa destinée, l’aider à évoluer : c’est Merlin (en fait normalement, c’est Mentor dans l’Odyssée qui est le précepteur de Télémaque, le fils d’Ulysse, mais je crois qu’on l’a un peu oublié ; Merlin à quand même la grande classe).

Merlin est depuis devenu un archétype que l’on peut retrouver un peu partout. Ce personnage doit comporter certaines qualités comme être sage, de bons conseils et mystérieux. On va voir que ce n’est pas toujours le cas (et sinon ça ne serait pas drôle).

Il s’est donc invité dans de nombreuses oeuvres de fantasy ou de science-fiction emblématiques, je vais en citer quatre mais honnêtement la liste est plus longue que la liste des courses de ta grand-mère.


Star Wars avec ce bon vieux Yoda, toujours le mot pour rire et bien placée la réplique est toujours. Il s’implique vraiment dans l’apprentissage jedi de Luc, sortant de son ermitage pour l’aider. Sa vieillesse est extrêmement prononcée mais sa force est toujours là, je trouve qu’il dépasse largement Luc en charisme.

Il existe de nombreuses parodies le mettant en scène, en voici une que j’adore tout particulièrement et qui montre bien le « rôle initiatique » de Yoda 😉


Ah ! Le Seigneur des Anneaux. Gandalf le gris, le blanc, le scintillant, l’arc-en-ciel on ne sait plus à la fin. Plus énigmatique tu meurs. En fait en tant que mentor c’est pas trop ça. Il est allé voir Frodon, il lui a collé « héros » sur le front et il s’est barré en courant en relevant sa robe.

Une théorie assez populaire sur le web explique qu’il aurait suffit que Gandalf prête un piaf à Frodon pour rapidement aller à la Montagne du Destin. Mais bon, l’histoire en aurait été bien raccourci, non ?

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Harry Potter et Dumbledore. Alors là on a la complète, la trilogie gagnante : barbe blanche, regard pétillant, blague à deux balles. Bon les conseils sont un peu pourris « Tu dois suivre ton coeur Harry, l’amour est le plus grand des pouvoirs » Oui, ou alors tu bosses bien ton Expelliarmus appris en deuxième année et hop! Plus de Voldy (désolée, petit spoil – en même temps Rowling si t’avais pas raté ça on en rigolerait pas).

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Dumby c’est un peu le Gandalf du pauvre en fait.

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Oula du calme, oui je m’excuse Gan… Dumbledore, on reste pote 🙂

Même si je trouve que t’es un gros manipulateur qui a tiré les ficelles pendant bien trop d’années, à la limite du rôle du méchant en fait. En effet, il a tenu Harry dans l’ignorance autant qu’il a pu et l’a confié à une famille horrible pour briser son enfance. A côté de ça, Voldy est un enfant de chœur.


Mais pourquoi choisir Merlin comme le « parfait » mentor ? Dans le Merlin de Robert de Boron (XIIIe siècle, ça date un peu) par exemple, Merlin est un personnage duel, antinomique, qui, comme tout bon druide, peut se métamorphoser à volonté. Aussi, de par son ascendance démoniaque, il a le choix de se pencher vers le bien ou le mal. Ses origines disparates font donc de lui un être protéiforme et sa nature réside dans l’instable.

Le rire est également une composante de Merlin, il marque qu’il sait que les autres ne savent pas, qu’il a le don de prescience. Le rire provoque une attente et une interrogation, fait de lui le maître de la diégèse et une figure de l’écrivain.

Ses dons font de lui un personnage multiple qui remplit tous les rôles d’hommes puissants ; le parfait mentor susceptible de se glisser dans n’importe quel récit. Il devient une allégorie, un archétype de facilité que beaucoup d’auteurs reprennent, consciemment ou pas.


Alors si dans tes lectures ou à l’écran tu vois un vieux qui rigole narquoisement, pense à Merlin. Peut-être pas à celui de Kaamelott, j’avoue que pour le coup il n’est pas vraiment représentatif. Même si c’est exactement ça qui fait son intérêt. On a une sorte d’anti-Merlin, nul en conseil et pas drôle (enfin si mais vous avez compris). En étant dans l’échec de son rôle, il met également le héros (Arthur) en échec, ce qui précipitera sa chute sans surprise. Enfin, quand on a compris le truc.

Merlin_enchanteur_kaamelott_serie_culte_roi_arthur_moyen-age_passion
J’ai tout entendu et c’est honteux !!

Voilà vous savez tout sur Merlin -ou presque.

gif merlin

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Oh et est-ce que t’as remarqué que bien souvent le mentor meurt en cours de route, comme pour laisser au jeune la possibilité de s’affirmer en tant que héros ?

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Mais aussi qu’il remplace (parfois) la figure du père ?

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Bon j’arrête là, je m’en vais écrire une thèse.

9 réflexions au sujet de “Le petit coup de pouce Merlin”

  1. J’ai adoré ton article ! Je suis fan de Merlin depuis fort fort longtemps, et je ne manque pas une occasion de découvrir ses autres facettes à travers les œuvres littéraires/de BD/ Cinématographiques qui pullulent un peu partout. J’ajouterais deux références à ton article, qui permettent d’encore le voir sous un autre jour (même si tous les jours sont les bons je pense): Le film Merlin (1997) de Steve Barron, où c’est bien Merlin qui est le héro, et où l’on le suit dans sa vie, dans ses réussites, ses doutes et ses histoires de coeurs. Et le roman graphique ouffissime… Merlin (oui, ça devient redondant) d’Aleksi (et Rossbach et Istin) qui nous fait voir un Merlin mystique et magique à coup d’illustrations incroyables et de textes prenants. Si tu ne connais pas ces deux œuvres et que tu aime Merlin, tu vas adorer =) !

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